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Immobilier

Retraite : l’immobilier demeure l’ancrage préféré des Français

À mesure que les réformes s’enchaînent et que le pouvoir d’achat se fragilise, les Français abordent la question de la retraite avec une inquiétude croissante. Selon une étude Kantar pour Iroko, près de trois quarts d’entre eux doutent de leur capacité à maintenir leur niveau de vie. Dans ce climat de défiance envers le système public, l’immobilier ressort comme la valeur refuge par excellence, tandis que les arbitrages d’épargne évoluent rapidement.
 

La retraite occupe aujourd’hui une place centrale dans les préoccupations financières des Français. Les chiffres sont sans appel : 74 % des répondants se disent inquiets pour leur niveau de vie futur. L’appréhension progresse avec l’âge, ce qui n’est pas nouveau, mais elle commence désormais très tôt : 69 % des trentenaires expriment cette crainte, 73 % des quadragénaires, et jusqu’à 77 % des 50–64 ans, ceux qui entrent dans le dernier virage de leur vie professionnelle. À travers ces chiffres, c’est un rapport à la retraite plus anxieux, plus pragmatique, qui se dessine.
 

Les motifs d’inquiétude sont multiples. 65 % redoutent une baisse de pouvoir d’achat. Plus d’un Français sur deux (53 %) craint de ne pas pouvoir absorber une dépense imprévue ou une perte d’autonomie. Et 45 % s’interrogent sur la solidité même du système par répartition, dont ils perçoivent les limites budgétaires. En revanche, les contraintes liées au logement paraissent moins structurantes : seuls 10 % ont peur de devoir poursuivre le remboursement d’un crédit immobilier, 12 % d’avoir un loyer à payer une fois retraités.
 

Cette inquiétude diffuse produit des effets très concrets. Deux Français sur trois affirment avoir modifié leur stratégie d’épargne après les dernières réformes : un mouvement significatif, qui témoigne d’une prise de conscience accélérée. 63 % épargnent désormais spécifiquement en vue de leur retraite, souvent de manière ponctuelle (42 %), mais avec une discipline qui progresse. Les moins de 50 ans sont même les plus mobilisés : 88 % d’entre eux épargnent déjà ou s’apprêtent à le faire, signe d’une rupture générationnelle dans le rapport à la responsabilité individuelle.
 

Les motivations reflètent cette recherche de sécurité. L’objectif principal n’est pas la performance : il s’agit d’obtenir un revenu complémentaire régulier (29 %) et de pouvoir faire face aux imprévus (25 %). La préservation du capital et l’envie d’être moins dépendant du régime public pèsent également, en particulier chez les jeunes adultes, dont 21 % citent cette indépendance comme une priorité. Les démarches patrimoniales plus ambitieuses, accroître son patrimoine, transmettre, investir responsable, restent secondaires dans ce cadre spécifique, dominé par la volonté de sécuriser l’avenir.
 

L’immobilier s’impose comme refuge naturel
Dans un environnement perçu comme instable, les Français privilégient les placements prudents. 53 % recherchent des supports à faible risque et 41 % souhaitent des frais limités, deux paramètres qui guident fortement les arbitrages. Le versement de revenus réguliers compte pour 34 %, la facilité de gestion pour 31 %, traduisant un besoin de simplicité et de lisibilité.
 

Face à ces critères, l’immobilier apparaît comme le placement le plus rassurant. 62 % le considèrent pertinent pour compléter leur pension. Fonds euros et immobilier en direct occupent d’ailleurs la première place des solutions envisagées (35 % chacun). Derrière, l’or et les actions/ETF (20 %) puis les obligations (18 %) occupent un second cercle de préférence. Les cryptomonnaies, les produits structurés ou les SCPI (14 %) restent plus marginaux, non par rejet, mais par manque de connaissance : 34 % des répondants ne savent pas vers quel produit se tourner pour préparer leur retraite, un déficit d’information majeur.
 

Dans le détail, les locataires à revenus plus élevés et les 30–39 ans montrent une appétence forte pour la pierre : l’immobilier locatif arrive en tête pour 41 % des foyers au-delà de 45 000 € annuels, et pour 37 % des trentenaires. Ce choix reflète une culture patrimoniale profondément ancrée : la pierre est perçue comme une protection, une source de revenus réguliers et un capital tangible, contrairement aux produits financiers parfois jugés techniques.
 

Les SCPI bénéficient pourtant d’atouts qui répondent précisément aux attentes identifiées : revenus potentiels réguliers, mutualisation du risque, absence de gestion locative, tickets d’entrée accessibles. Les critères avancés par les Français intéressés par cette solution confirment cette logique : 44 % privilégient l’absence de frais d’entrée, 44 % un rendement potentiel élevé, 35 % un parc immobilier en partie situé en France. Les dimensions durable (15 %) et internationale (10 %) apparaissent secondaires, ce qui témoigne d’une préférence pour les cadres familiers.
 

Si les freins persistent, budget insuffisant (64 %), risque de perte en capital (30 %), méconnaissance des produits (28 %), l’étude souligne un point clé : la marge de progression est immense, notamment dans le conseil. Pour Gautier Delabrousse-Mayoux (Iroko), la pédagogie est centrale : il s’agit moins de changer les comportements que de transformer une intuition, « l’immobilier rassure »,  en stratégie réellement optimisée.